La construction de logements en Île-de-France est inférieure aux besoins depuis près de vingt ans. Les prix des logements évoluent plus rapidement que les revenus, situation symptomatique d’un marché qui se tend : faute d’offre adaptée, les prix montent et les ménages changent moins souvent de logement. Le logement est le premier poste de dépense des ménages. Le taux de vacance du parc est de 6 %, le plus bas depuis les années 1980. Cette situation sur le marché du logement conduit à une dégradation des conditions de vie de nombreux Franciliens. La crise du logement ne concerne plus seulement les classes les plus pauvres : elle s’est en effet étendue aux classes moyennes. Les difficultés de logement des ménages les plus modestes contribuent à un éloignement des pôles d’emplois pour accéder à un logement. Depuis trente ans, seuls les cadres ne se sont pas éloignés du centre de Paris. Les tensions pourraient, selon certaines études, se répercuter sur le marché du travail. Ainsi, selon une étude du Crédoc, « de plus en plus d’entreprises signalent des difficultés à pourvoir certains postes dans les zones géographiques où le coût du logement est trop élevé ». 70 % des actifs en France refuseraient une opportunité professionnelle si cela les obligeait à accroître leurs dépenses de logement. Crise du logement et crise de l’emploi se conjugueraient pour limiter les perspectives de changements résidentiels et professionnels. Pour résorber cette crise, le schéma directeur régional d’Île-de-France (Sdrif 2030) fixe un objectif de 70 000 logements par an entre 2010 et 2030 : l’enjeu est social mais également économique. Outre l’amélioration de l’attractivité territoriale, la production de ces logements permettrait de gagner des emplois.